Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monseigneur, hier au matin, lhomme de monsieur le baron de La Roche
2mapporta votre pacquet du XVIIIe de ce moys. Je cuydoys que ledit
3sieur baron ne fust pressé, sinon quant il vouloit arriver en
4Avignon, mais je ne lay peu non plus arrester, ny veoir à son retour
5que à son aller. Je desire bien fort entendre qu à quoy monsieur
6d’Evènes se sera resolu à son passage de Lyon, comme aussi
7je suys en merveilleuse peine de la maladie de monsieur le
8premier president, encores que par votre lettre, vous men doniés
9assés bone esperance. Mais jay veu par une lettre du XIXe quaprès
10sestre mieux porté, son mal avoit rangregé. Je vous promets
11que je ne prieray jamais Dieu de meilleur cueur ce me semble
12que pour la prospérité de ce bon personnage. La perte du quel
13je porteroys aussi aigrement que de seigneur ne amy que jaye
14Je vous remercie bien humblement du soucy que vous plait
15avoir de moy. Mais, foy dhomme de bien, cest plus outre
16que je ne y ay voulu penser, encores que jaye escrit à
17mon frère depuis la que jen receu la lettre du capitaine Celso
18et dun autre que men donoit à ces fins advis, car je
19ne luy en ay pas touché un mot. Jespère avecque vous que,
20pour encore nous naurons point de guerre avec l’Espagnol, et
21croy d’autant plus aysement que le roy catholique aura receu en
22bone part les excuses du roy quil ne vouldra et naura
23le moyen dembrasser tant daffères à la foys et sil ny a pas
24apparence que lannée qui vient. Ils soit gueres plus delivré.
25Mon frère mescrit pareillement de mesme du XIIIe quil a fait à
26[v°] monsieur de St André du VIIe, y adiouxtant ces mots : « de
27republica nihil est certi quod seribi posit », il me done
28et que monseigneur le mareschal Damville a monstré
30de recevoir voluntiers mes lettres et de me porter sa
31bone volunté. Je m’asseure que c’est pour se souvenir des expéditions desquelles nous envoyons au roy et à luy [ ]
32notre negociation et donner advis amplement de ce
33que nous estimons estre requis en ce lieu pour y estre
34doresnavant toutes choses nomées de bon ordre avecque
35la responce de quoy jespère mon congé après
36toutes foys avoir executé ce que sa majesté
37nous aura commandé ; et que ceux de la Religion
38font les retifs daller en Flandres montre que la
39peur et la necessité est tousiours plus forte et
40fait aller à la guerre plus de gens que la gayeté
41de cueur ou envie que lon aye den manger. Si le seigneur
42que scavés a envie de doner une cassade [mots
43barrés] au lieutenant de sa compagnie, mon seigneur de Neumours
44luy en done le plus honeste pretexte du monde. Je ne
45cuydois pas que monsieur de St André vous deut faire veoir
46la lettre que jay escritte à monsieur d’Allières et vous prometz
47monseigneur, que je tiens monsieur de Laval déià si sage et
48advisé que je nen lestime en avoir besoing. Il na besoing
49de pouvoir que destre aveques des grands personnages car il scaura bien
50[f° 70] approcher, remarquer et retenir ce que luy poura servir,
51seulement, je luy souhaitte bone santé et bone fortune.
52On parle icy divertement de la defaicte et non défaicte
53du duc de Medina Celi et me doubte que se trouvera
54que toute la tempeste tumba sur la flotte de Portugal qui
55estoit toutes de marchands pour les affères de Flandres. Nous
56avons les mesmes nouvelles à mon advis que vous devés
57avoir, hormis que lon dict que le roy de Navarre se doit
58déclairer chef des Françoys que y vont, en quoy il y a bien
59quelque apparence, ce que à la longue ne pourroit faillir
60de nous y attirer, mesmes si on voloit prendre bon revanche
61sur ce quartier desperance. Hier passa par icy un courrier que
62dit que monsieur le baron de Rieux, gouverneur de Narbonne
63a sceu comme, à Collyores, six gallères avoyent
64deschargé quelques gens de guerre.
65Monseigneur, après mes humbles recommandations à votre
66bonne grâce et de madame, Je prie Notre Seigneur qui vous
67done très longue et très heureuse vie. De Montpellier,
68ce XXIIIIe juliet 1572
69Votre très humble et très affectionné
70serviteur
71Bellievre
72Ce porteur est envoyé exprès par un general des monoyes et par moy pour faire venir
73les essayeur et tailleur de Grenoble affin de fère espreuves
74de la monoye de la ceste ville, dont le roy a des plainctes
75mesmes pour raison des doubles pris à telles pièces de six blancs
76et nous mande fère les pièces aux meilleurs officiers. Le meilleur que jen voye
77est que c’est à l’un des deux, autrement je craindroys que cela
78me retarda.
79Messieurs de la court de parlement de Tholose ont envoyé
80en court monsieur du Faur, nouveau president, avec
81monsieur ladvocat du roy de St Félix, pour faire réformer
82larticle de ledit contenant evocation des causes
83[v°] dentre ceux de diverses religions pour raison de quoy ilz avoient obtenu
84le consentement daucuns conseillers de la Religion de leur compagnie,
85daucuns gentilshommes et églises de leur ressort, mais il a esté
86faitte une autre Brigue qui a remis les affères en difficulté.
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